Nous appelons à participer à la manifestation du 25 novembre contre les violences de genre et d’État, et prendrons part au bloc internationaliste, féministe et LGBTQI pour la libération de la Palestine.
Ce 25 novembre 2023, jour de mobilisation internationale contre les violences sexistes et sexuelles, nous manifesterons contre toutes les violences patriarcales, alors que la politique du gouvernement Macron ne fait que les entretenir. Pour en finir réellement avec ces violences, quatre mots d’ordre : un niveau de vie digne pour toutes et tous ; des papiers pour toutes et tous ; le refinancement des services publics ; et la fin des impérialismes, ce qui passe avant tout par la libération de la Palestine.
Un niveau de vie digne pour tou·tes
Lorsque le gouvernement Macron mène des politiques qui nous précarisent, il entretient les violences sexistes et sexuelles. En 2021, 16% des femmes déclaraient avoir été victime de violences sexistes et sexuelles (VSS) de la part d’un conjoint. Mais comment quitter un partenaire violent lorsqu’on ne gagne pas assez pour payer un loyer ou pour se chauffer ? Les femmes et minorités de genre sont majoritaires dans les emplois précaires, représentent 80% des salarié·es à temps partiel, et sont souvent dépendant·es des revenus de leur partenaire – en cas de séparation, leur niveau de vie baisse en moyenne de 20%. Cela concerne principalement les secteurs du ménage et de l’aide à la personne, des métiers massivement exercés par des femmes racisées. Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles, il faut en finir avec la dépendance économique ! C’est pourquoi, contre les VSS, nous revendiquons la hausse de tous les revenus : la hausse des salaires, des allocations, des bourses, des retraites, et leur indexation sur l’inflation.
Des papiers pour tou·tes
Lorsque le gouvernement Macron mène des politiques qui criminalisent l’immigration, il entretient les VSS. Dans le projet de loi Darmanin, les personnes migrantes sont déshumanisées, considérées uniquement comme de la main-d’œuvre à bas prix potentielle destinée à répondre aux besoins d’un marché, cantonnées aux métiers dits « en tension » et expulsables à l’envie grâce à un arsenal répressif renforcé. Pour toutes les personnes migrantes, c’est la garantie d’une précarisation extrême. Pour les femmes et toutes les personnes trans migrantes, c’est la garantie d’un isolement encore plus grand, et d’une exposition accrue aux VSS en France, après des parcours de migration où les violences sont déjà bien souvent la norme. Cette précarisation des exilé·es répond à des impératifs de profit économique, c’est-à-dire la création d’une main-d’œuvre exploitable à bas prix, mais est justifiée par des discours sécuritaires ouvertement racistes, dans lesquels le féminisme est instrumentalisé : l’image de l’homme migrant agresseur est brandie à tout va. Mais nous refusons de voir notre combat utilisé à des fins racistes, et nous ne nous y trompons pas : le féminisme est une lutte antiraciste pour l’émancipation de toutes et tous !
Du fric pour les services publics
Lorsque le gouvernement Macron mène des politiques qui cassent les services publics de santé, d’éducation, et d’accompagnement social, il entretient les violences sexistes et sexuelles. En septembre, les préfets ont reçu l’ordre de réduire les places en hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violence. Dans la foulée, le gouvernement a annoncé une baisse de 2 milliards du financement de la sécurité sociale, puis un budget 2024 qui repose sur l’austérité dans les services publics, et la baisse de la fiscalité pour les entreprises et les plus fortunés. Pour les victimes de VSS, les répercussions sont très concrètes : moins de personnels formés à détecter et à accompagner les victimes de violences, moins de structures d’urgence pour en sortir, moins de personnels soignants pour réparer les corps, moins de professionnels de la santé mentale pour soigner les esprits.
Féministes pour la libération de la Palestine !
Sous Macron, s’il y a bien un domaine qui ne connaît pas l’austérité, c’est l’armement : dans le budget 2024, 50 milliards d’euros sont dédiés aux armées, dont le financement va plus que doubler d’ici 2030. C’est un choix particulièrement cynique dans la période actuelle, alors que le gouvernement israélien est en train de commettre un génocide à l’encontre du peuple palestienien, qu’il a tué plus de 13 000 Palestien·nes depuis le 7 octobre et qu’il a forcé les deux tiers de la population de Gaza à se déplacer vers le sud en laissant toute leur vie derrière elles et eux. Si le gouvernement israélien a les moyens de mener ce nettoyage ethnique et de maintenir depuis des décennies sa colonisation en Palestine, c’est en partie grâce au matériel militaire que lui livre la France – premier exportateur européen d’armement vers Israël. C’est aussi grâce aux entreprises françaises, et notamment à des banques comme le Crédit Agricole, la Société Générale ou BNP, qui financent des entreprises israéliennes qui organisent ou profitent de la colonisation. Le patriarcat, le colonialisme, le racisme et le capitalisme sont imbriqués : on ne peut pas les combattre séparément. Nous ne serons pas libres tant que d’autres vivront encore sous l’oppression. Nous luttons tou·tes pour l’autodétermination, que ce soit celle des corps ou celle des terres : la libération des Palestinien·nes est une lutte féministe ! Un cessez-le-feu temporaire n’est pas une victoire : le seul horizon possible est la libération des Palestinien·nes, l’abolition de l’apartheid et la fin de la colonisation.