TRANS, INTERSEXES, NON BINAIRES ET VÉNÈRES
FÉMINISTES RÉVOLUTIONNAIRES !
Nous n’avons rien à gagner par les urnes… touTEs dans la rue !
Avec le grand retour de la Manif pour Tous et l’arrivée des présidentielles, l’espace public et politique est saturé de remarques sexistes, LGBTIQ+phobes et racistes. À droite, d’autant plus avec les primaires, c’est le déchaînement, entre Fillon qui veut inscrire dans la loi « le principe qu’une enfant est toujours le fruit d’un père et d’une mère » et Sarkozy qui déclare qu’avec l’ouverture du mariage « on a humilié la famille » ; et au PS, ça essaie piteusement de repeindre leur enseigne décrépie en rose dans l’espoir de gratter des voix chez les LGBTIQ+ malgré leur politique au rabais. Car après des mois de tergiversation et d’alimentation de la haine LGBTIQ+phobe, le PS a enterré la PMA et les droits de trans.
Aujourd’hui il fait passer une réforme sur le changement d’état civil qui est loin d’aller jusqu’au bout : ce que nous voulons, c’est un changement d’état civil, libre et gratuit, sur simple demande auprès d’un·e officier·e d’était civil qui ne peut pas avoir le choix de le refuser, maintenant ! Tous ces politiques espèrent masquer la misère de leur programme social inexistant en nous utilisant dans leur rhétoriques politiques, tour à tour pour séduire un électorat progressiste ou en nous brandissant comme des monstruosités à combattre.
Nous sommes dans la rue aujourd’hui car nous savons que c’est le seul moyen de nous faire respecter et de gagner nos droits, y compris les plus fondamentaux !
Vingtième descente dans la rue pour l’Existrans, pour quelles miettes ?
Combien de promesses trahies par les différents gouvernements ? Combien de pas en arrière depuis 2012 ?
Survisibilisé·e·s par une minorité ultra privilégiée, invisibilisé·e·s dans les réels besoin d’un quotidien traversé par les oppressions et les tragédies : combien encore d’Hande Kader, de Leelah Alcorn, de Zander Nicholas Mahaffey, de Chelsea Manning, de suicidé·e·s, d’emprisonné·e·s, d’assassiné·e·s, de mutilé·e·s, d’agressé·e·s, de proches et d’inconnu·e·s à ajouter à une liste trop longue qui s’écrit dans les larmes et la rage ? Combien de temps encore à accepter ses souffrances dans chaque domaine de notre vie ; médical, social, professionnel, scolaire…?
Nous, Collectif Féministes Révolutionnaires, refusons de laisser aux LGBTIQ+phobes de la Manif pour Tous le monopole de la rue, refusons la façon inhumaine dont la société nous traite, refusons de laisser aux dirigeant·e·s de ce monde le loisir de décider de nos destins et de nos corps ! L’espace public est notre espace : c’est dans la rue qu’ont été réprimés nos combats tels que les émeutes de Stonewall et c’est dans la rue que, chaque année, nous affirmons nos identités, nos luttes et nos fiertés. Nous refusons que la rue soit un espace d’homophobie, de lesbophobie, de biphobie, de transphobie, de sexisme et de cissexisme.
Nous refusons que nos vies soient traitées comme des vies de second plan.
Pour les droits des personnes trans, intersexes et non-binaires,
TouTEs ensemble dans les luttes et dans la rue !
Soyons revendicatif·ve·s, soyons radical·e·s, soyons révolutionnaires !
Nous, Collectif Féministes Révolutionnaires, demandons, l’arrêt immédiat des mutilations sur les enfants intersexes.
Nous demandons la dépsychiatrisation pour l’accès aux démarches de transition médicales, ainsi que la démédicalisation, l’arrêt des stérilisations et le respect de la diversité des parcours pour un changement d’état civil libre et gratuit devant un·e officier·e d’état civil.
Nous demandons une visibilisation des genres non-binaires, ainsi qu’un respect des personnes non-binaires dans l’accès aux démarches de transition médicale (hormonothérapie, opérations…). Nous appelons à une réfléxion sur l’adaptabilité de la langue française à la non-binarité.
Nous demandons une formation en profondeur du personnel médical sur les questions transidentitaires et intersexes, afin de permettre une prise en charge respectueuse de tou·te·s.
Sur les lieux de travail et d’études, nous demandons une formation des professionnel·le·s ainsi que des interventions par des associations qualifiées sur le sujet des transidentités, avec la mise en place de groupe de parole. Nous demandons un accès simplifié et respectueux aux démarches administratives pour respecter l’identité des salarié·e·s et étudiant·e·s trans sur leur lieu de travail ou d’études.
Nous demandons une éducation dès le plus jeune âge aux questions de genre et aux transidentités. Nous demandons l’accompagnement vers l’autodétermination de la jeunesse trans.
Nous demandons le respect de leur identité de genre, la protection et l’accès aux soins des personnes trans en milieu carcéral.
Nous demandons la protection et la reconnaissance des organisations des travailleurs et travailleuses du sexe comme légitimes, ainsi que l’arrêt de la pénalisation des clients.
Nos revendications ne peuvent plus attendre ! Pour les satisfaire, il est nécessaire qu’elles ne soient pas uniquement portées par la communauté LGBTIQ+, mais par l’ensemble de celles et ceux qui se mobilisent et qui luttent contre les oppressions.