Retour du Collectif Féministes Révolutionnaires sur les États Généraux LGBTI+ d’Ile de France du 29 janvier 2017

Notre collectif tient à revenir sur les États Généraux LGBTI+ d’Ile-de-France, qui se sont tenus le 29 janvier 2017 et auxquels des militantEs mandatéEs du Collectif ont participé. 

L’an dernier, en Avignon, des États Généraux LGBTI nationaux avaient eu lieu, afin de discuter des bilans de nos luttes, des perspectives et des échéances à défendre politiquement pour une meilleure visibilité et des droits pour les personnes LGBTI+. L’initiative a été reprise par un groupe de militantEs LGBTI+ au niveau régional. Cette journée de débats devait marquer le mouvement LGBTI+ au niveau francilien et nous donner des objectifs et des perspectives pour les mois à venir.

En 8 heures de débats, nous avons abordé plusieurs thèmes : définition de notre « communauté LGBTI+ », réfugiéEs, réseaux sociaux, intersectionnalité, santé des LGBTI+, en restant attentifVEs à trois catégories : enjeux, besoins, solutions.

130 personnes étaient présentes, venant de différentes associations, collectifs, partis politiques ou à titre individuel. Par l’intermédiaire de trois personnes mandatées pour porter la parole de l’ensemble du Collectif Féministes Révolutionnaires, nous avons défendu notre ligne politique : antiraciste, inclusive, antifasciste, anti-islamophobe, et contre cet État capitaliste qui réprime les LGBTI+. Nous avons également défendu les échéances à venir qui doivent être préparées par un mouvement LGBTI+ combatif et uni, notamment le 8 mars et le 19 mars.

  • Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, doit être construit par et pour les femmes, minorités de genre et dorientation sexuelle. Elle doit mettre en avant nos revendications, montrer notre opposition aux idées réactionnaires et pousser la classe dirigeante à prendre en compte nos revendications.
  • Nous devons être présentEs le 19 mars à la Marche pour la dignité, contre le racisme, lislamophobie, lhomophobie et le sexisme de l’État et de son bras armé, la police. Le mouvement LGBTI+ doit être en mesure de répondre aux attaques organisées et perpétuées contre lui par l’État capitaliste.

Pendant ces États Généraux, nous avons pu déceler une envie et un dynamisme présents chez de nombreu-x-ses participantEs pour organiser des échéances, porter nos revendications plus largement et reconstruire un mouvement LGBTI+. Cela nous a permis aussi de soulever des points de divergences, qui se sont notamment cristallisés sur la convergence des luttes, au point de paralyser le débat et d’empêcher de pousser la réflexion sur nos capacités d’actions et notre détermination. Cela nous a semblé véritablement regrettable. CertainEs militantEs ont refusé de participer à un pôle intersectionnel dans la mobilisation du 8 mars, évoquant l’impossibilité d’accueillir des « hommes gay cisgenres » et d’inclure des forces LGBTI+, suggérant que le 8 mars ne les concernerait d’aucune manière. Pour nous, il ne s’agit pas de les mettre en avant, mais il nous semble important de rappeler que la fin des oppressions ne sera possible que par la convergence des luttes, et que toute oppression doit être prise en charge par l’ensemble de notre classe, composée des LGBTI+,  des femmes et des minorités de genre, des personnes racisées, des travailleurSEs, etc.

En fin de journée, les forces se sont épuisées, et il a été difficile de trouver un consensus sur nos perspectives. Aucune participation aux échéances proposées n’a été votée. Le manque de volonté de créer des structures pérennes permettant de lutter efficacement contre nos oppresseurs sest dégagé à la fin de la journée. L’idée de créer une coordination régionale LGBTI+, soutenue par notre collectif, n’a pas été retenue. La seule perspective concrète de ces États Généraux est d’organiser une nouvelle rencontre ; une commission a été créée pour remplir cet objectif.

Nous regrettons quaucune piste daction concrète ne soit ressortie, et espérons que les prochains États Généraux nous permettent de nous fixer des buts et des actions concrètes dans les mois à venir. Des points demeurent néanmoins positifs : la présence de plusieurs générations notamment, ou les débuts de discussion autour de la convergence des luttes. Cette rencontre peut être le premier pas vers la renaissance en France dun mouvement LGBTI+ uni et déterminé, qui, seul par la lutte acharnée quil mènera contre toute forme de domination, nous conduira à la victoire !

 

 

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Notre contribution pour les États Généraux LGBTIQ+

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