Communiqué sur la Marche des Fiertés 2017

Pour une Pride de lutte, qui sont les trouble-fêtes ?

Cette Marche des Fiertés 2017 nous a scandalisée sur plusieurs points, sur lesquels nous voulons revenir dans ce communiqué.

L’inter-LGBT et ses placements : qui valorise-t-on ?

Tout d’abord, certains choix faits par l’Inter-LGBT, association organisatrice de la Marche, nous semblent politiquement sidérants. Ainsi, “En Marche LGBT” étaient placés en deuxième partie de cortège ; difficile d’être à la Marche des Fiertés alors même que le gouvernement Macron et ses député.e.s sont LGBTphobes [http://feministesrevolutionnaires.org/…] ! A ce propos, nous apportons notre soutien aux camarades qui ont bloqué temporairement leur char dans la marche, et nous soutenons et soutiendrons toute initiative allant dans ce sens. De notre côté, nous appelons à unir les forces de tous les anticapitalistes LGBTI pour construire de telles actions et plus généralement de larges fronts à une échelle beaucoup plus grande.

Les LGBT En Marche étaient directement suivi.e.s par le FLAG : association des policiers et gendarmes LGBT. Nous ne rappellerons jamais assez que la Pride est une marche en hommage des LGBT sorti.e.s dans les rues contre un raid de police ! Il est inadmissible que le bras armé de l’Etat, que ses forces de répression que subissent les LGBT depuis des décennies marchent aux côtés de gen.te.s qui luttent pour leurs droits !

Des chars comme celui de Tinder ou Hornet (respectivement en 27ème et 29ème position) étaient également placés en tête. Ces capitalistes s’enrichissant sur le désespoir amoureux des LGBTI n’ont rien à faire dans nos marches, et encore moins devant des associations de lutte historiques comme Act-Up, qui était seulement… en 62ème place !

Et les flics, on en parle ?

Le comportement du FLAG a été scandaleux ; outre qu’iels ne savent pas pourquoi iels marchent (“c’est la fête de l’amour”, “on est là parce qu’on est homos” nous ont-iels répondu…), iels nous visaient avec des pistolets à eau ! Pas très drôle quand on sait que le reste du temps des gen.te.s sont assassiné.e.s par la police, avec de vrais pistolets ! Encore plus grave : nous avons eu droit à la présence de policiers en uniforme dans le cortège, pour protéger le char du FLAG. Qui nous protège de la police ? Rappelons que le fait de pouvoir organiser nous-mêmes nos manifestations, avec nos propres Services d’Ordre, sans la présence de la police, est un acquis du mouvement social et le fruit de décennies de luttes !

Notre cortège a donc répliqué à coups de slogans comme “justice pour Adama”, “Zyed et Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas”, “on veut des caresses, pas des CRS, on veut des paillettes, pas des mitraillettes”. Nous lutterons sans relâche contre cet état policier et la présence de celleux qui nous répriment à la Marche des Fiertés. Flics hors de nos fiertés !

Leur indécence à été sans relâche : quand 3 minutes de silence ont été demandées en hommage aux victimes du SIDA, le seul char ayant laissé sa musique à fond est celui… du FLAG !

Nous condamnons également fermement les fouilles, contrôles d’identité qui ont eu lieu à l’entrée de la Marche. Oui, la criminalisation des LGBT continue encore aujourd’hui, sous couvert de lutte contre le terrorisme ! Nous ne laisserons pas le sécuritarisme gagner.

C’est à cause de la mise en place de ces dispositifs que l’extrême-gauche est plus facilement criminalisée et réprimée. Ainsi, un.e de nos camarades a été victime d’un violent contrôle d’identité, car iel avait une pancarte “CRS bois mes règles”. Liberté d’expression vous dites ? Nous condamnons fermement ce niveau de répression inimaginable. Son témoignage sera mis en ligne sous peu.

En conséquence, nous condamnons les choix politiques faits par l’Inter-LGBT qui ruinent l’esprit historique de nos Pride.

Ce ne sont pas les queers radicaux qui pourrissent la Pride et dénaturent le mouvement, c’est le capitalisme, le pinkwashing, la récupération de nos luttes par le pouvoir en place, qui ne cesse de nous réprimer et bafouer nos droits. Face à cela, l’union de tou.te.s les opprimé.e.s est nécessaire !

C’est ce que nous avons exprimé dans notre cortège révolutionnaire : féminisme, anti-capitalisme, anti-impérialisme, contre l’état policier et ses violences, contre l’état d’urgence, internationaliste, parce que nos Fiertés sont politiques !


Tant qu’il le faudra : queer féministes révolutionnaires !

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