Une dizaine de camarades du Collectif Féministes Révolutionnaires étaient présent.e.s pour l’Acte IV des Gilets Jaunes ce samedi 8 décembre. Nous avions choisi de rejoindre le cortège au départ de Saint Lazare, majoritairement composé d’organisations politiques que nous connaissions.
10h : rassemblement sur le parvis de la gare Saint Lazare
Dès le début, la journée est marquée par une forte présence policière dans les gares parisiennes, et des fouilles à St-Lazare – très peu du côté grandes lignes. Dans les rues autour de la gare, des barrages de CRS avec équipements anti-émeutes, des fourgonnettes et des camions à eau. La BAC est présente dans les rues adjacentes, un hélicoptère survole le cortège à plusieurs reprises.
Parmi les organisations et groupes présent au rassemblement, on peut compter le Comité Vérité pour Adama, les cheminot.es de l’intergare (avec qui nous avons déjà milité au printemps 2018), des sections du syndicat Solidaires, un cortège étudiant contre la hausse des frais d’inscription, le NPA, la Fanfare Invisible, et enfin des organisations féministes et/ou LGBTI comme le CLAQ, Femmes en Lutte 93, et un cortège “gilets violets”. Une partie des manifestant.es portent des gilets jaunes ou oranges. Nous sommes une dizaine de camarades du Collectif, on forme des binômes pour differ nos tracts sur le parvis.
Nous estimons que plusieurs milliers de personnes sont rassemblées ici ce matin.
Peu avant 11h : départ sur la rue Saint Lazare puis la rue Caumartin
Le cortège scande des slogans contre le gouvernement en place (“Emmanuel Macron, président des patrons, on va tout casser chez toi”, “Macron démission”), contre la forte présence policière (“Police nationale, milice du capital/milice patriarcale”) mais aussi des slogans anticapitalistes pour la hausse des salaires (“Tout est à nous! Rien n’est à eux! Tout ce qu’ils ont ils l’ont volé, partage du temps de travail, partage des richesses, ou alors ça va péter !”). La Fanfare Invisible joue la Semaine Sanglante, quelques personnes chantent.
Vers 11h30 : cortège bloqué après l’angle des rues Caumartin et Bourdreau
La police cherche probablement à nous empêcher de rejoindre le secteur des Champs-Elysées. On tourne dans la rue Bourdreau. La tension monte, on se protège le visage et on forme des chaînes compactes en anticipation d’un gazage. Ça lance des Siamo. On recule dans la rue Auber puis rue des Mathurins et enfin boulevard Haussmann.
Le cortège s’étale sur le boulevard Haussmann, on scande avec le CLAQ le slogans que nous avions écrit ensemble pour le 1er mai 2017, lors de l’entre-deux tours de la présidentielle : “Macron, Macron, on t’encule pas, la sodomie, c’est entre ami.es !”
Virage sur le boulevard des Italiens au niveau de Richelieu-Drouot. On passe devant la BNP Paribas et Le Crédit Lyonnais en scandant des slogans anticapitalistes.
Sur le boulevard des Italiens, les tentative de certain.es pour casser des vitrines de banque sont arrêtées par d’autres manifestant.es.
12h45 : offensive policière
Les palets de lacrymos pleuvent après l’utilisation du canon à eau. Nous sommes contraint.es de reculer et continuer sur le boulevard Haussmann.
Un barrage au niveau de Strasbourg-Saint-Denis nous empêche d’atteindre République d’où part la marche pour le climat. Nous prenons un virage sur le boulevard Sébastopol direction Châtelet.
La police nous arrête une nouvelle fois à l’angle de la rue de Rivoli et du boulevard Sébastopol. Devant le cordon de CRS, on scande pour protester et se donner de la force : “Zyed Bouna Théo et Adama, on oublie pas, on pardonne pas !” ou encore “Flics, violeurs, assassins”.
Les flics séparent le cortège en deux. De nouveau, c’est les lacrymos, moins que la première fois peut-être. Des manifestant.es se renvoient un ballon par-dessus le cordon de CRS.
14h : délitement du cortège
La fatigue, la faim, la peur ou la colère ont raison d’une partie d’entre nous. Nous décidons de partir ensemble, pour rester groupé.es. On se compte : tout le monde est bien là. Une partie du cortège auquel nous avons participé continue en direction de Bastille.