La police est raciste, la police est sexiste, islamophobe et transphobe !

Voici le tract que nous avons écrit pour la manifestation du 20 juillet 2019, pour réclamer vérité et justice pour Adama Traoré, assassiné par les gendarmes à Beaumont sur Oise le 19 juillet 2016.


Vérité et Justice pour toutes les victimes de violences policières
dans les quartiers populaires 

Il y a trois ans, Adama Traore a été assassiné par des gendarmes. Depuis, les institutions policières et la justice ont multiplié les mensonges, les excuses, les détours pour ne pas admettre publiquement cette énième manifestation de violence policière raciste. Expertises et contre-expertises se sont succédées alors que la famille d’Adama, menée par sa sœur Assa, se battait et se bat encore jusqu’à ce jour pour faire éclater la vérité et la justice. Ils et elles ont dû en payer les conséquences : chaque frère d’Adama Traore a été inquiété par la justice sous divers prétextes, plusieurs écopant même de prison ferme.
Quelle justice est possible quand l’État protège la violence de ses flics et réprime ceux et celles qui ne veulent que vérité et justice ? Quand la police ne sert qu’à protéger un ordre social blanc, bourgeois et patriarcal ? On ne peut pas attendre le bon vouloir des institutions, qui existent justement pour protéger cet ordre. Il faut exprimer tout notre soutien à la famille Traoré sans se contenter de mots : un soutien à la fois financier, politique et militant, en étant présent·e·s dans les manifestations, en relayant leur travail militant et en construisant ensemble la lutte contre les violences policières.

La police gardienne d’un ordre raciste et colonial

Ces violences sont le symptôme meurtrier d’un ordre raciste, basé sur l’exploitation par le travail d’une main d’œuvre à bas prix en France et dans les pays les pays anciennement colonisés, dont on exploite aussi sans vergogne les ressources. C’est un impérialisme qui ne dit pas son nom, mais dont les conséquences matérielles, humaines et écologiques sont bien réelles. 
Pour les femmes racisées, en plus des discriminations et violences sexistes partagées par toutes, le patriarcat prend souvent la forme d’une surexploitation au travail et de relégation à des boulots du travail reproductif précaires et sous-payés : nettoyer les toilettes, faire le ménage dans les hôtels de luxe et les gares, s’occuper des enfants des autres, occuper les postes les moins valorisés dans les hôpitaux, etc.
Récemment, les grévistes du Park Hyatt ont mené une grève exemplaire à tous points de vue. Leur victoire éclaire les grèves à venir, et notamment celle en cours des salariées d‘entretien des toilettes des gares parisiennes. Il nous faut soutenir toutes les luttes qui visent à obtenir de meilleures conditions de travail pour les plus exploité.e.s, mais aussi les luttes des quartiers populaires, des migrane·s et des descendant·e·s de l’immigration. La récente répression des Gilets Noirs au Panthéon est inadmissible : nous nous joignons à elles et eux pour exiger des papiers pour tou·te·s !  Aboutir à une véritable convergence des luttes sociales, antiracistes et féministes, qui ne sacrifie jamais rien de ces combats, tel doit être notre objectif.

La police du capital et de la répression politique

Les violences policières ont été longtemps largement cantonnées aux quartiers populaires. Elles se sont longtemps essentiellement acharnées sur les personnes racisées, notamment dans les quartiers populaires, ces espaces délaissés par l’État d’un côté (services publics au rabais : transports, école, poste, hôpitaux etc.), et surinvesti de l’autre par sa police (contrôle au faciès, insultes, violences physiques allant parfois malheureusement jusqu’au meurtre). Il y a quelques jours, le capitaine  même Bruno Felix  a reçuu médaille pour son travail dans la répression des manifs des Gilets jaunes. C’était un des flics impliqués dans la mort de Zineb Redouane.
Mais depuis 2016, l’accélération des réformes néolibérales s’est accompagnée d’une extension de la répression policière aux mouvements sociaux. Un peu avant, il y a eu la répression dingue des ZAD, Sivens, Bure, Notre-Dame-des-Landes, puis deux grands tournants : la loi Travail et les Gilets Jaunes. Violences policières racistes et répression des mouvements sociaux (face aux manifestant·e·s mais aussi face aux syndiqué·e·s, aux postier·e·s grévistes, aux profs...) ne sont que les deux côtés d’une même pièce : une institution qui est au service d’un ordre social injuste et oppressif et de ceux qui le dirigent. Nous n’oublions pas Steve ni Zineb Redouane, deux vies volées, deux scandales d’État, deux victimes de ce système qui ne tourne que pour une poignée de privilégié.e.s.

La police gardienne d’un ordre patriarcal

La violence de l’institution policière, c’est aussi l’indifférence face aux violences subies par les femmes et personnes LGBTI, l’humiliation et la culpabilisation des victimes. Loin de nous protéger, la police se range du côté de ceux qui harcèlent, agressent, violent et tuent, quand elle ne s’en charge pas elle-même. Sur le fond, la société capitaliste a besoin pour tourner que les femmes acceptent de bosser gratuitement à la maison et acceptent des emplois sous-payés. Faire des profits est incompatible avec la reconnaissance pleine et entière de la valeur symbolique et financière de ce travail. Et elle a aussi besoin que le modèle de couple hétérosexuel qui fonde une famille soit le modèle prévalent : il en va à la fois de la transmission de la propriété privée, à la base du capitalisme, et du contrôle des populations, essentiel pour maintenir un ordre injuste qui ne peut que susciter des révoltes.
Il faut lutter contre toutes les expressions du sexisme et des LGBTI-phobies qui soutiennent ce système patriarcal. Les luttes pour la PMA et la filiation, pour les personnes trans, pour les droits des LGBTI, pour l’égalité salariale, pour l’avortement etc. sont essentielles pour la survie des personnes concernées mais aussi pour la lutte contre le système capitaliste qui est tout au
ssi raciste que patriarcal. Nous n’oublions pas non plus la longue histoire de la criminalisation des mouvements féministes, de l’homosexualité et de la non conformité de genre: dans un contexte de répression politique toujours plus dure, de recul de nos droits et de montée des conservatismes, nos acquis sont plus fragiles que jamais. Nous ne gagnerons jamais pleinement sans une lutte qui abatte tous ces murs. 
Nous avons besoin de nous organiser pour lutter contre les violences de genre, et nous avons besoin pour nos luttes du soutien de tous ceux qui ne les subissent pas.

Vérité et Justice pour les victimes de violence policière
Soutien aux familles et aux proches des victimes de répression policière
Soutien aux luttes des quartiers populaires

 Révolution féministe, antiraciste et anticapitaliste !

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