Contre le fascisme, le racisme d’état et l’instrumentalisation de nos luttes, le 4 mai 2024, la marche lesbienne sera dans la rue !
Appel co-rédigé avec le collectif des Inverti·es, le collectif QRA, Queer Education, et l’association Diivines LGBTQI+
Nos luttes lesbiennes sont antiracistes, anticapitalistes, transféministes, anti-impérialistes, antivalidistes et antifascistes.
Le 4 mai, nous marcherons contre le fascisme, le racisme d’état et la récupération de nos luttes par le gouvernement et l’extrême droite.
Nos droits sont encore et encore négligés et attaqués par l’état français et ses institutions, en métropole comme en outre-mer.
Pour se défendre contre ces attaques répétées et nous permettre de nous rencontrer et de partager nos ressources, nous réclamons la mise à disposition d’outils pédagogiques communautaires et la création de centres LGBTIQ+ en outre-mer et dans les zones rurales en hexagone.
De plus, en marchant encore et toujours avec et pour les personnes LGBQI+ exilées et migrantes, nous continuons à exiger le retrait de la loi Darmanin, qui les précarise, les stigmatise et les met en danger.
Nous dénonçons la droitisation de plus en plus importante de l’école à l’échelle nationale. les attaques du gouvernement se multiplient contre les personnes trans mineures, notamment avec le projet d’interdiction des blogueurs de puberté, mais aussi contre les élèves musulman·es et racés·es.
A la rentrée dernière, l’actuel premier ministre Gabriel Attal, alors ministre d l’éducation, a envoyé la police contrôler la tenue de jeunes filles devant les lycées : c’est un dispositif humiliant, islamophobe et raciste.
Nous demandons l’accès à l’éducation pour toustes les enfants, une éducation dans laquelle peuvent aussi se reconnaître les jeunes LGBTIQ+, dans un contexte de panique morale autour, notamment, de l’intervention de drag-queens en milieu scolaire.
Nos communautés ne sont pas un danger pour les enfants et les jeunes du seul fait de leur visibilisation : les prédateurs sexuels accueillis et vantés par l’état français, comme Roman Polanski ou Gérard Depardieu, si.
Nous dénonçons la lesbophobie d’état, institutionnalisée notamment dans le cadre du travail. L’étude VOILAT de 2022 sur les lesbiennes et les biens montre que 53% des interrogées ont déjà subi de la discrimination au travail en raison de leur orientation sexuelle, et qu’un tiers n’ont pas pris leur congé maternité ni pris un jour de congé pour leur PACS.
Nos couples lesbiens sont à la fois invisibilisés, marginalisés et hypersexualisés : nous revendiquons une existence propre, tournée vers nos communautés et débarrassées du regard des hommes cisgenres hétérosexuels.
Nos communautés ne sont pas pour autant exemptes de violences : nous avons besoin d’outils intracommunautaires pour y faire face. Nous demandons également l’intégration des lesbiennes* dans les campagnes de prévention contre les violences sexistes et sexuelles.
Le 4 mai, nous marcherons contre la montée du fascisme en Europe, contre la lesbophobie, l’homonationalisme, le fémonationalisme et la montée de la transphobie.
Ces mouvements d’extrême droite utilisent nos vécus pour porter des discours lesbophobes, stigmatisants, racistes et transphobes en prétendant nous défendre.
Nous refusons de laisser nos identités, nos luttes et nos sexualités être instrumentalisées.
Notre lesbianisme* est transféministe, antiraciste et anticapitaliste.
Nous appelons à rejoindre massivement les rassemblements qui auront lieu contre la proposition de loi transphobe des Républicains, qui veulent interdire la transition sociale et médicale des mineur·es de moins de 18 ans, le dimanche 5 mai à Paris et localement dans toute la France.
Nous militons pour l’abolition des frontières et l’accueil des personnes exilé·es, LGBTIQ+ ou pas, et luttons pour les droits des travailleur·euses, en particulier lesbiennes*.
Nous refusons de nous conformer à la vision étriquée et discriminante que la droite, l’extrême droite et les mouvements transphobes tentent d’utiliser.
Le 4 mail, nous marcherons contre le fascisme et l’instrumentalisation des identités LGBTIQ+ à l’internationale.
Nous luttons contre le pinkwashing d’Israël, cet état colonialiste qui se prétend le grand défenseur des droits LGBTIQ+ au Moyen-Orient, dans une rhétorique impérialiste qui ne sert qu’à justifier ses politiques génocidaires conte les palestinien·nes.
Nous refusons la récupération des luttes pour nos droits à des fins sionistes, colonialistes et génocidaires. Anti-impérialiste, la marche lesbienne et afrolesbienne du 4 mai se fera donc résolument en solidarité avec le peuple palestinien.
Cette marche est ouverte à toutes les personnes qui se reconnaissent dans l’appellation lesbienne dans toute sa complexité, et/ou à toutes celles qui subissent de la lesbophobie.
*Dans ce nom de lesbiennes*, nous comprenons donc toutes les gouines, afrogouines, lesbiennes noires et/ou racisées, lesbiennes trans, lesbiennes musulmanes, lesbiennes handies, lesbiennes juives, butchs, fems, studs, transgouines, bies, pans…