Elections européennes 2024 : l’extrême droite aux portes du pouvoir, le fameux barrage n’aura pas tenu longtemps

Après des élections européennes qui ont confirmé l’ascension généralisée des extrêmes droites nationalistes, anti-immigration ou néofascistes en Europe, Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Ainsi, au moment même où le Rassemblement national est au sommet de ses forces, il lui ouvre les portes du pouvoir. Il n’y a aucune justification, aucune bonne raison pour laisser entrer l’extrême droite au gouvernement.
Quelles que soient les tractations de coulisse, le résultat, c’est nous qui le subirons de plein fouet.

« J’ai entendu votre message, vos préoccupations, et je ne les laisserai pas sans réponse. » Vraiment ? Ce gouvernement autoritaire, qui, depuis 2017, n’a eu de cesse de gouverner de façon brutale et anti- démocratique par ordonnances ou par 49-3, qui a réprimé tous les mouvements sociaux, des Gilets jaunes aux révoltes dans les quartiers populaires, de Sainte-Soline aux mobilisations pour les retraites, ose aujourd’hui affirmer qu’il est « à l’écoute de nos préoccupations ».

Le RN au service des riches

De son côté, le Rassemblement national veut faire croire qu’il représente la voix du peuple. Pourtant, à de multiples reprises, il a prouvé le contraire en se positionnant pour le conditionnement des aides sociales à la préférence nationale, pour la criminalisation des mouvements sociaux, et contre la retraite à 60 ans. Il ne veut ni rétablir l’impôt sur la fortune, ni lutter contre la fraude fiscale (à laquelle il s’adonne gaiement), tout en refusant, de concert avec le gouvernement, le gel des loyers, l’augmentation du Smic ou encore l’indexation des salaires sur l’inflation. Le Rassemblement national n’est pas social, au contraire. Il se présente comme un parti d’opposition à la politique macroniste, alors qu’il déroule la même politique en faveur des plus riches aux dépens des classes populaires. Si Macron prend le risque de permettre une cohabitation avec le RN, c’est parce que leurs programmes économiques sont entièrement compatibles, et qu’ils défendent les mêmes intérêts.

À l’Assemblée nationale, ils ont démontré qu’ils pouvaient très bien voter les mêmes lois, à l’instar de la loi Asile Immigration. Non, le Rassemblement national n’est pas un allié des classes populaires; ce qu’il cherche, c’est appliquer ses politiques racistes, islamophobes, antisémites, LGBTIQphobes, sexistes.

Le RN au service du patriarcat et du racisme

Le sexisme et la promotion de l’hétérosexualité font partie intégrante du programme du Rassemblement national. Suppression du mariage « homosexuel », position anti-PMA, remise en cause des droits des personnes trans, mensonges racistes sur la question des violences sexistes et sexuelles : tout ça participe de son attachement à un prétendu « ordre moral », mais aussi de sa politique nataliste, intrinsèquement liée au système hétérosexuel, au patriarcat et au capitalisme.

Il s’agit de développer une natalité blanche, franco- française, pour redorer l’économie nationale dans le cadre de son projet souverainiste. Ce projet nataliste, ce sont bien les femmes et les personnes LGBTIQ+ qui vont en être les premières victimes.

L’offensive mondiale des extrêmes droites

Nous ne pouvons pas être dupes: nous savons déjà ce que donne l’extrême droite au pouvoir. En Hongrie, en Italie, en Inde, au Brésil, en Israël, l’extrême droite place ses pions à l’échelle internationale. Partout, elle piétine les droits sociaux, démocratiques et
reproductifs. Aux États-Unis, si Trump avait temporairement banni l’immigration des personnes musulmanes en 2017, il prépare désormais un plan d’expulsion de 15 à 20 millions de personnes s’il est élu pour un second mandat; en Argentine, Milei a fait disparaître le ministère des Droits des femmes dès son investiture; en Italie, Meloni s’attaque aux droits des mères lesbiennes et à l’IVG; en Russie, Poutine, allié bien connu du RN, mène un projet conservateur,
nationaliste et impérialiste. Non seulement il interdit les transitions de genre et criminalise le « mouvement international LGBT », mais il livre une guerre de haute intensité contre l’Ukraine. En Israël, Netanyahou conduit un génocide contre le peuple palestinien depuis huit mois, largement soutenu par l’extrême droite internationale (notamment française) qui continue d’assimiler les soutiens de la Palestine à des terroristes et de se positionner en prétendue alliée de la communauté juive pour rendre acceptable sa politique islamophobe.

La bourgeoisie réactionnaire s’organise dans une offensive généralisée contre notre droit à exister selon nos choix, à disposer de notre corps, à circuler librement, à sortir de l’exploitation capitaliste, à faire famille autrement. L’extrême droite, c’est la gangrène. On l’élimine, ou on en crève.

Contre l’extrême droite et ses idées : seule la lutte paie

En France, l’extrême droite est déjà là. Ses idées infusent tous les aspects de la société ; elles n’ont jamais eu autant de poids, dans les médias comme dans les urnes. Plus que jamais, il est temps de se mobiliser et de rejoindre massivement toutes les actions de lutte à venir : manifs, assemblées générales, et toutes les initiatives qui émergent localement. Nous devons mener ce combat de façon unitaire, avec l’ensemble des forces de gauche, dépasser nos différends pour nouer des solidarités larges.
Les syndicats, les organisations et associations de lutte, les comités étudiants, les assemblées de quartier, les collectifs et les réseaux comme la Coordination féministe, sont des outils dont nous pouvons et devons nous saisir.

La seule chose qui empêchera l’extrême droite de triompher, c’est une mobilisation massive. Jusqu’au 30 juin et après, par-delà le vote, nous devons nous organiser dans la rue.

Si on ne se bat pas, on a déjà perdu. Ne cédons ni à la peur, ni à la résignation. Rassemblons-nous : la riposte a déjà commencé.

TANT QU’IL LE FAUDRA,
FÉMINISTES ET RÉVOLUTIONNAIRES!

Laisser un commentaire