Le 28 septembre, journée internationale pour le droit à l’avortement, nous étions dans la rue pour défendre le droit à l’avortement en France et partout dans le monde, dans un cortège féministe et révolutionnaire !
Gouvernement BaRNier au bûcher
Malgré l’inscription de l’IVG dans la Constitution le 8 mars dernier, cette rentrée nous rappelle que le droit des femmes et des minorités de genre à disposer de leur corps n’est jamais réellement hors d’atteinte… Le gouvernement Barnier est composé de personnalités de la droite conservatrice, dont un nombre alarmant s’est ouvertement opposé aux droits LGBT+ et à l’accès à l’IVG. Nous sommes désormais gouverné·es par celles et ceux qui ont refusé la constitutionnalisation de l’IVG, qui ont voté contre le mariage pour toustes, qui soutiennent l’interdiction des transitions pour les mineur·es, qui invitent les pires transphobes à discuter à leur table. Cette poussée réactionnaire au plus haut sommet de l’état est le produit d’un autoritarisme assumé : Macron piétine le résultat des élections législatives et balaie la victoire du Nouveau Front Populaire. Si nous n’attendions pas de salut d’un gouvernement de gauche, l’accumulation des dénis de démocratie au profit de la droite la plus conservatrice nous alarme. D’autant que partout où ces forces réactionnaires ont accédé au pouvoir, les droits des femmes et des minorités de genre ont reculé : aux États Unis, en Hongrie, en Italie… Nos droits sont directement menacés par le projet de société qu’ils et elles soutiennent : une société structurée par la cellule familiale hétérosexuelle, où les rôles genrés assignent les femmes au travail reproductif.
Une rentrée militante féministe explosive
Cette rentrée est marquée par une actualité féministe brûlante. D’une part, le procès dit “des violeurs de Mazan” se tient depuis plusieurs semaines. Des rassemblements en soutien à Gisèle Pélicot se sont tenus dans des dizaines de villes, témoignant d’une solidarité qui s’est exprimée à très large échelle, face à l’omniprésence des violences sexistes, sexuelles et incestueuses dans la société. D’autre part, les récentes révélations sur les dérives des logiques managériales dans les crèches, en plus d’être insupportables, mettent en lumière l‘incapacité du système capitaliste néolibéral a garantir à chacun·e, et notamment aux enfants, le droit au respect et à la dignité.
Du fric pour les services publics
Notre droit à disposer de notre corps est aussi menacé par les politiques d’austérité menées depuis des décennies dans les services publics, et qui d’après les premières annonces de Barnier seront renforcées dans les années qui viennent. La très médiatique constitutionnalisation de l’IVG n’a en effet rien réglé des difficultés d’accès à l’avortement. Selon les régions, il y a plus de onze jours d’attente entre la première demande d’IVG et sa réalisation. Ces disparités s’accroissent d’années en années à cause des fermetures de centres hospitaliers et centres IVG, particulièrement en milieu rural. À cela s’ajoutent les praticien·nes hors milieu hospitalier qui refusent de pratiquer des IVG en vertu de la “clause de conscience” : en 2020, dans le milieu libéral, seules 2,9% des sage-femmes et 3,5% des gynécologues ont pratiqué des avortements*. Par ailleurs, avoir recours à l’ IVG est encore bien souvent source de violences au sein même des institutions médicales : mépris, insultes et violences gynécologiques sont monnaie courante lors d’un avortement, et s’additionnent au racisme et à la transphobie. Il est urgent de financer massivement les services de santé pour garantir à tou·tes un accès égalitaire et sans violences à l‘avortement.
* Rapport parlementaire 2020 sur l’accès à l’IVG, M-N Battistel et C. Muschotti
C’est par la lutte et par l’action qu’on obtiendra satisfaction
Ensemble, nous avons la force de nous opposer aux réactionnaires et à l’austérité. En prenant la rue, notre nombre et notre détermination peuvent les faire reculer. En nous organisant, nous avons la force de construire une société féministe, où le droit à disposer de notre corps ne tolère aucune entorse. Nous voulons la garantie réelle d’un accès à l’IVG pour tou·tes. Nous voulons de véritables droits reproductifs pour tou·tes.
Face au patriarcat, face au gouvernement et à l’État : On s’organise ! On était de la manifestation samedi 28 septembre dans un cortège joyeux, déterminé, féministe et révolutionnaire !