Le 1e octobre, nous étions en grève pour nos services publics, et pour l’augmentation de tous les salaires.
L’austérité au chevet du capitalisme
Les gouvernements se succèdent et se ressemblent. Depuis les années 1980, ils ont tous mis en œuvre et poursuivi une politique d’austérité. De gauche comme de droite, ils se sont donnés pour mission de superviser la privatisation des services publics. Au nom de l’efficacité budgétaire, ils ont rogné sur tous les programmes sociaux, en même temps qu’ils ont introduit pour les salarié·es du public des méthodes à la pointe de l’exploitation. Le résultat, nous le connaissons toutes : les hôpitaux ferment et l’Education nationale peine à recruter, tandis que les chômeuses et les bénéficiaires des aides sociales sont soumises à de véritables chantages pour pouvoir toucher les revenus qui leur sont dus.Le gouvernement de Barnier ne sera pas différent, parce que toutes ces mesures répondent à un fait objectif : le capitalisme français est vieillissant. Sa croissance ne fait que stagner depuis des décennies. La guérilla permanente menée par l’État contre les travailleuses et travailleurs a pour objectif de palier ce fait en diminuant la part de la valeur ajoutée qui va aux salaires et aux aides, et en augmentant la part qui va aux patrons. De plus, leur politique de privatisation a un objectif clair : enlever des fonds dans les services publics pour économiser et rentrer dans une logique de rendement et de profit au lieu de répondre aux besoins de la population. Nos vies en sont directement menacées. L’Etat est responsable de l’absence de prise en charge des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, aussi bien que des dérives managériales dans les crèches et les EHPAD. L’Etat est responsable de la diminution des centres d’accueil pour les personnes sans abri et les personnes
migrantes. L’Etat est responsable de la baisse des personnels pour accueillir les enfants victimes de violences et isolés. L’Etat est responsable du manque de personnel dans les hôpitaux, les écoles,
collèges et lycées. L’Etat investit de moins en moins et par sa politique libérale, il nous précarise et nous tue.
Casse des services publics et précarité : les femmes en première ligne
Le poids de cette politique, nous le ressentons tout particulièrement en tant que femmes et minorités de genre au travail, que ce soit en tant qu’infirmières, aides soignantes ou enseignantes, car nous sommes majoritaires dans les secteurs du soin et de l’éducation. Mais nous le ressentons aussi en tant que mères, compagnes, sœurs… Car plus l’Etat désinvestit les services publics, et plus il se décharge de ses responsabilités sur nous. La partie du travail reproductif qui était jusqu’à maintenant partagé à travers les services publics, ils menacent de la faire peser sur nous en tant qu’individus : lorsqu’il n’y a plus d’hôpitaux, de crèches, d’EHPAD… c’est à nous de prendre le relais. Autrement dit, l’avenir qu’ils projettent pour nous, c’est moins de temps libre, moins de salaire, plus de travail domestique et plus de gosses, en espérant que ça suffise à relancer la machine à profits – qu’on se rappelle du « réarmement démographique ». C’est aussi plus de violences patriarcales, se retrouver coincées avec des hommes violents parce qu’on a pas les moyens de faire autrement.
Grève générale, grève féministe !
Faire grève massivement, c’est montrer que le rapport de force est du côté du nombre et pas d’un gouvernement répressif. Faire la grève féministe, c’est montrer que quand les femmes et les minorités de genre s’arrêtent, tout s’arrête. C’est pour cette raison que nous appelons nos camarades à investir la grève du 1er octobre, aussi bien en tant que travailleuses et étudiantes qu’en tant que féministes. Toustes ensemble, il est temps de dire merde à ce système prédateur qui nous brutalise et nous exploite.Pour commencer, nous réclamons l’augmentation immédiate des salaires, la retraite à 60 ans et le refinancement massif des services publics. A terme, nous devons nous préparer à renverser le système et à organiser nous-mêmes nos propres services publics, où les besoins de chacun passeront avant l’argent et les tâches seront reparties de manière égalitaire entre les hommes et les femmes.
Nous voulons vivre libres et dignes, nous voulons la révolution !