Patron, patrie, patriarcat : c’est la même racine, c’est le même combat

Un mégaphone avec des autocollants "Féministes révolutionnaires" et "grève féministe"

Nous nous joignons à l’appel de l’AG féministe Paris-banlieue pour un cortège unitaire féministe, antifasciste et anti-impérialiste dans la manifestation annuelle contre les violences sexistes et sexuelles le 23 novembre.

L’extrême droite continue de progresser

Cet été, le Rassemblement National a réalisé une avancée historique aux élections législatives ; à la rentrée, lors de de la formation du nouveau gouvernement, il a été le principal interlocuteur de Macron. 

A cette occasion, l’extrême droite a gagné une place de premier plan dans le paysage politique français. C’est elle qui dicte l’agenda médiatique et politique, elle qui impose dans le débat public ses sujets de prédilection contre l’immigration, les aides sociales, l’islam, les personnes LGBTI, le féminisme.

Le féminisme tourné en fémonationalisme

Autre élément central de l’actualité, le procès de Mazan illustre la réalité des violences sexuelles : loin des mythes, il confirme que le violeur n’a pas de profil type. Pour rappel, dans 91 % des cas, les victimes connaissent leur agresseur ; dans 45 % des cas, c’est leur conjoint ou ex-conjoint. 77 % de violences sexuelles faites aux enfants sont commises par un membre de famille.

Pourtant l’extrême droite s’acharne à véhiculer l’imaginaire du violeur étranger, comme le montre son empressement à se saisir du meurtre de Philippine et à l’instrumentaliser pour brandir des revendications racistes, qui se traduisent par des chasses aux migrant·es, des expulsions et des morts.

L’extrême droite ne se préoccupe en rien de ce que le féminisme combat réellement. En France comme ailleurs, le modèle de société qu’elle défend est intrinsèquement patriarcal : partout où elle gouverne, les droits des femmes et des minorités de genre, mais aussi des enfants, des retraité·es et des personnes handicapé·es, reculent.

Partout, le corps des femmes est une cible

Au-delà des frontières françaises, le génocide commis par Israël sur le peuple palestinien s’étend, toujours plus meurtrier, et cible maintenant aussi le Liban ; l’assaut de la Russie se prolonge en Ukraine. Avec la récente victoire de Trump aux élections états-uniennes, ces guerres impérialistes font gagner du terrain à l’extrême droite dans le monde.

Alors qu’Israël a instrumentalisé les viols subis par des femmes le 7 octobre pour justifier la poursuite de son génocide, l’armée russe fait un usage systématique du viol en zone ukrainienne occupée. Au Soudan, des femmes qui subissent la guerre civile se suicident pour échapper au viol. Partout, le viol est une arme de guerre assumée.

Le capitalisme nous conduit au désastre

Le capitalisme nous conduit au désastre par des guerres impérialistes, par l’épuisement des ressources naturelles, par l’accentuation des écarts de richesse. Pour se perpétuer, il dépend de notre exploitation commune ; celle des femmes, des minorités de genre, des enfants, des populations colonisées, des classes populaires. 

Quand le capitalisme, le patriarcat et le racisme marchent main dans la main, nous avons le devoir de faire front ensemble. C’est pourquoi ce 23 novembre, nous prendrons la rue contre les violences sexistes et sexuelles, leur instrumentalisation, et tous les systèmes de domination auxquels elles profitent. 

Nous revendiquons

  • L’augmentation de tous les revenus pour éradiquer la précarité économique qui expose les femmes et les minorités de genre aux violences. Salaires, bourses, pensions de retraites, allocations : des vies dignes pour tous·tes ! 
  • L’ouverture de toutes les places d’hébergement d’urgence nécessaires à la prise en charge des victimes qui décideraient de fuir un foyer violent.
  • Des investissements massifs dans les services publics, notamment dans l’éducation, la santé, et la protection de l’enfance. Des subventions massives pour les associations féministes de prévention et d’accompagnement des victimes.
  • L’arrêt des livraisons d’armes à Israël, la fin des financements de la complicité de l’État français avec des puissances génocidaires.

Ces mesures pourraient améliorer de façon immédiate la situation. Mais pour mettre réellement fin aux violences sexistes et sexuelles, c’est toute la société qu’il faut transformer, c’est tout le système qu’il faut changer, et cela porte un nom : la révolution.

À bas le fascisme, l’impérialisme, le fémonationalisme. 

À bas le viol, à bas le patriarcat.

Tant qu’il le faudra, féministes et révolutionnaires.

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