Hier, la préfecture de Paris, soutenue par le ministre de l’Intérieur, a interdit la manifestation de nuit féministe du 7 mars.
Elle a justifié cette décision par la présence dans la manifestation d’un cortège de solidarité avec la Palestine, porté par les collectifs Urgence Palestine et Samidoun. Le mot d’ordre “Palestine libre de la mer au Jourdain” serait, selon le préfet de Paris, de nature à créer des troubles à l’ordre public.
Par cette décision, la préfecture essaye de pousser le mouvement féministe à se désolidariser de la lutte du peuple palestinien. Nous ne céderons pas à ces injonctions.
Les marches nocturnes sont une partie importante de notre histoire. Elles sont l’occasion, depuis des décennies, d’affirmer les solidarités du mouvement féministe avec toutes les autres luttes pour l’émancipation, la liberté et la dignité. Les organisations palestiniennes y ont toute leur place : la Palestine est une cause féministe !
L’interdiction de la marche s’inscrit dans l’agenda sécuritaire, raciste et impérialiste porté par le gouvernement macroniste, mais aussi dans une série d’attaques contre les collectifs propalestiniens et contre toutes les voix qui s’élèvent pour dénoncer le génocide en Palestine. Elle intervient par ailleurs dans un contexte national et international marqué par la montée de l’extrême droite et par la guerre.
Confortés par ce contexte, deux collectifs réactionnaires, Nous Vivrons et Némésis, ont annoncé leur participation à la marche du 8 mars, instrumentalisant la cause féministe. Rappelons que Némésis est un collectif d’extrême droite, raciste, homophobe et transphobe, qui instrumentalise nos luttes pour servir ses idées réactionnaires. De son côté, Nous Vivrons est un collectif qui relaie la propagande de l’État d’Israël. En assimilant l’ensemble de la société palestinienne à des terroristes, il soutient et justifie la colonisation et le génocide.
Pas de manif pour les fachos
Nous savons déjà ce qu’il se passe quand ces collectifs s’imposent dans nos luttes. Le 8 mars dernier, des membres du service d’ordre de Nous Vivrons ont agressé des militantes palestiniennes, tandis que le 25 novembre dernier, les militantes de Némésis, escortées par la police, ont tenté d’intimider une partie du cortège féministe. Ces collectifs n’ont pas leur place dans nos luttes et nous refusons qu’ils manifestent à nos côtés.
Nous le répétons : la libération des femmes et des minorités de genre ne pourra se réaliser qu’avec celle des peuples et des classes opprimées. Nous ne céderons pas face aux intimidations visant à diviser nos rangs.
Solidarité avec nos camarades organisateur·ices de la marche du 7 mars et avec celles et ceux qui luttent pour la libération de la Palestine. Nous inviterons à rejoindre toutes initiatives éventuelles auxquelles elles et ils appelleront.
Pour battre l’extrême droite, pour défaire le patriarcat : unité féministe antifa !
Rendez-vous le 8 mars à 13h30 sur la place de la République, au sein de notre cortège féministe antifasciste !