Free Gino, free all antifas !

Ce mercredi 12 mars, Gino, militant antifasciste incarcéré à la prison de Fresnes depuis 4 mois, comparaitra à la Cour d’appel de Paris. Gino risque d’être extradé vers la Hongrie, où il est accusé d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest le 11 février 2023. Il avait pris part, avec d’autres antifas européens, à une action contre la manifestation d’extrême droite du « Jour de l’honneur » qui réunit chaque année différents groupes néo-nazis européens à Budapest. 

Nous dénonçons l’arrestation et l’emprisonnement de Gino. Nous refusons son extradition vers la Hongrie et nous voulons sa libération. 

Etat fasciste, justice complice

La dérive fasciste de la Hongrie est en cours depuis longtemps, l’Union européenne a d’ailleurs déjà accusé la Hongrie d’être sortie de l’État de droit. Gino n’y bénéficierait pas d’un procès équitable, la justice hongroise n’est pas impartiale face aux opposant·es politiques. 

Les conditions de détention dans les prisons hongroises sont inhumaines, comme en témoigne l’enseignante et militante antifasciste italienne Ilaria Salis, elle aussi arrêtée dans le cadre de l’affaire de Budapest et incarcérée pendant quinze mois, dont six privée de tout contact. Elle n’est relâchée qu’en 2024 après avoir été élue au Parlement européen, en raison de son immunité parlementaire.

Fin février, Maja, un·e militant·e antifasciste non binaire, a été traduit·e devant le tribunal de Budapest pour les mêmes accusations. Iel a été extradé·e depuis l’Allemagne vers la Hongrie il y a 8 mois,  sans aucune procédure, sans aucun avertissement à sa famille ou à sa défense. Extradé·e vers un pays qui ne reconnait pas son existence en tant que personne non binaire, qui ne lui offre aucune garantie de sécurité, qui au contraire met sa vie en danger. Nous dénonçons cette extradition, cet emprisonnement, cette atteinte à ses droits et à sa vie.

La lutte antifasciste face à la répression

En France, de nouveaux seuils d’intimidations et de répressions sont franchis à l’encontre de toutes les organisations de luttes et d’actions directes qui refusent de laisser se mettre en place le fascisme. On pense aux Soulèvements de la Terre, menacés de dissolutions par Gérald Darmanin. À la Jeune Garde, menacée par Bruno Retailleau. À la dissolution du collectif Palestine Vaincra prononcée par le Conseil d’État, à Urgence Palestine et Samidoun dans le viseur également. 

Alors que dans le même temps, les camarades de Young Struggle (YS) et de l’ACTIT sont attaqué·e·s par des néo-fascistes pendant leur évènement en plein Paris, dans le silence le plus total du gouvernement et des autorités. 

Pour la première fois cette année, les préfectures ont tenté d’interdire les manifestations féministes radicales du 7 mars de Paris et Toulouse, sous le prétexte de préserver l’ordre public. En réalité, il s’agit d’une tentative pour empêcher toute solidarité du mouvement féministe envers la lutte palestinienne, et pour étouffer toutes les voix qui s’élèvent pour dénoncer le génocide de l’État d’Israël.

Solidarité féministe antifasciste

Alors que le mouvement féministe a fait du 8 mars 2025 une journée inédite de mobilisation contre l’extrême droite, ​il a dû faire face aux collectifs réactionnaires Némesis et Nous Vivrons qui tentaient à Paris, Bordeaux et Marseille, de s’insérer dans les manifestations féministes. 

À Paris, Némésis et Nous Vivrons, tous deux sous haute protection policière, ont été tenus à distance par un bloc féministe antifasciste pendant plusieurs heures, et ce malgré les charges brutales et répétées des CRS.

Nous exigeons la libération sans poursuites des camarades arrêté·es pendant la manifestation. 

En Allemagne, dans un contexte de percée historique du parti d’extrême droite de l’AfD, on constate une répression du même type sur la manifestation féministe du 8 mars à Berlin où les manifestant·es solidaires de la Palestine ont fait l’objet de charges policières brutales et d’arrestations arbitraires.

Ces événements concomitants confirment la volonté des États de décider par la force qui peut manifester, qui peut s’exprimer, qui peut s’opposer. 

Nous dénonçons cette volonté de mise au pas des mouvements sociaux, antiracistes, antifascistes, anti-impérialistes et féministes.

Ce climat de répression politique permanent illustre chaque jour la prise de pouvoir grandissante de l’extrême droite en France, en Europe et dans le monde. Nous devons lutter tou·tes ensemble contre le déploiement de ce système répressif qui cherche à museler toute forme de contestation pour servir les intérêts du capitalisme, du patriarcat et du néo-colonialisme.

Nos victoires viendront de notre organisation, de notre solidarité et de notre unité. En unissant nos forces, nous avons repoussé l’extrême droite dans la rue le 8 mars. Ensemble, nous pouvons la repousser totalement !

Nous répondons à l’appel du Comité pour la libération de Gino et appelons à rejoindre le rassemblement mercredi 12 mars devant le Palais de justice à 12h pour exiger la libération immédiate de Gino.

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