Gouines et bi·es contre le capital

Dans une période aussi difficile que la période actuelle, la construction de liens de solidarité entre les communautés qui subissent des oppressions est essentielle.

On a souvent tendance à croire que nos identités lesbiennes ou bies sont révolutionnaires par elles-mêmes. Mais comme toutes les identités, elles sont récupérables par le système capitaliste pour les assimiler et conforter leur politique, en allant de l’exploitation, comme le font beaucoup de grandes entreprises capitalistes, jusqu’à la violence génocidaire, comme le fait l’État d’extrême droite en Israël, en faisant croire que les identités LGBTI seraient un marqueur civilisationnel à défendre.

Cette rhétorique est aussi utilisée par le gouvernement et la droite française pour appuyer leurs politiques racistes. Pourtant, on sait bien que la droite et l’extrême droite, en France et à l’internationale, se débrouillent très bien elles-mêmes pour ce qui est de la lesbophobie, de la transphobie et de toutes les LGBTQIphobies. Et notre gouvernement aussi : c’est lui qui exclut encore et encore les personnes trans des réformes sur la filiation. C’est lui qui parle de redresser l’économie du pays en augmentant la natalité et c’est lui qui maintenant parle de réarmement démographique pour envoyer de la chair à canon sur le front de la guerre pendant que les dirigeants restent bien planqués à l’arrière. On sait déjà qui en pâtira si le gouvernement s’engage dans la direction de campagnes natalistes : il est certain qu’il n’hésitera pas à s’en prendre aux droits des personnes LGBTQI+ ni à attaquer l’autonomie de toutes les femmes pour y arriver.

Ces rhétoriques natalistes interviennent dans une période de montée de l’extrême droite dans le monde entier : alors qu’il se présente encore une fois comme un rempart contre le fascisme, Macron n’hésite pas à adopter la ligne de défense des traditions hétéropatriarcales caractéristique de l’extrême droite, tout comme il n’a pas hésité à adopter sa ligne raciste islamophobe et antimigrant·es.

Ces trois politiques, le patriarcat, la défense de l’Etat-nation et le racisme, marchent main dans la main. C’est main dans la main aussi qu’il faut les combattre : construire des solidarités fortes, continuer sans relâche à construire les mobilisations pour une révolution féministe, bie, lesbienne, anticapitaliste, antiraciste et décoloniale.

Tant qu’il le faudra ! 

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