Si on s’organise, leur monde est fini. Le nôtre est à l’horizon

Quel avenir y a-t-il pour nous, les travailleur·ses ? Tous les jours les puissants de ce monde parlent de guerre, de crise et de sacrifices. On nous intime de faire des enfants pour « réarmer » le pays, face à la menace que constitueraient les enfants des autres. On nous dit qu’il va falloir couper les services sociaux pour financer les canons à tourner vers la Russie, vers la Chine, vers on ne sait pas trop qui. Qui s’occupera des enfants, des vieux et des malades, quand l’État aura abandonné ses dernières responsabilités pour faire la guerre ? Nous connaissons déjà la réponse.

Leur programme pour nous, c’est moins de temps libre, moins de revenus, moins de services sociaux, pour plus de travail, de répression et de guerres.

Les États-Unis donnent le ton de l’internationale fasciste

Les États-Unis d’Amérique, comme souvent dans le capitalisme, donnent le ton. Dirigés par une bande de violeurs, d’exploiteurs et de fanatiques religieux, ils s’attaquent d’abord aux groupes les plus vulnérables : les « étrangers » et les personnes trans.

En même temps qu’ils déportent les travailleur·ses immigré·es vers des prisons salvadoriennes dont on ne revient pas, ils expulsent manu militari les étudiant·es étranger·es solidaires de la Palestine et détruisent la citoyenneté des personnes trans en les privant de papiers et en les persécutant.

Ils censurent des livres qui parlent d’émancipation et d’égalité tout en propageant une doctrine religieuse fondamentaliste qui impose comme seul modèle possible celui de la famille blanche hétérosexuelle. Ils mettent ainsi au pas toute la société, pour fabriquer des travailleur·ses productif·ves, des femmes dociles et des hommes fanatisés, prêts à tuer.

En France, on nous fait déjà la guerre

En France, la guerre sociale a déjà commencé. Elle est dans toutes les contre-réformes antisociales, dans toutes les répressions d’émeutes, dans toutes les nasses de manif. Avec la fascisation galopante partout, le pire est encore à venir.

On le voit déjà se dessiner dans la ligne bourgeoise, raciste et patriarcale depuis longtemps assumée par les médias de Vincent Bolloré, dans les récents appels du pied de Bernard Arnault à la politique menée par Elon Musk, dans le soutien du PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné à Donald Trump.

Déjà, nos dirigeants démantèlent nos services publics, sous couvert d’une énième cure d’austérité, tout en continuant de financer le génocide commis par Israël. Déjà, ils tentent de discipliner la jeunesse, à travers le Service national universel en passe d’être généralisé. Déjà, et depuis longtemps, ils attisent les haines racistes et islamophobes, au nom desquelles Aboubakar Cissé a été assassiné vendredi dernier. Déjà, ils transforment les écoles en centres de surveillance, en étendant les horaires du lever au coucher pour les ados des quartiers populaires. Surtout, il ne faudrait pas que les jeunes prolos aient un instant pour eux : ils pourraient l’utiliser pour se rebeller, comme ils l’ont fait en 2023, lorsque des représentants de l’État, des policiers en service, ont assassiné le jeune Nahel Merzouk. Ou simplement pour exister dans l’espace public, dont on a toujours voulu les déposséder.

Lorsqu’un État n’a de cesse de criminaliser la jeunesse, les personnes migrantes et le prolétariat, nous n’avons d’autre choix que de nous dresser ensemble contre lui.

La seule chose qui manque à notre force, c’est le coup d’envoi

Il faut arrêter les puissants de ce monde. Mais comment ? Par la grève, par l’insubordination, par la révolte.

Les travailleur·ses – et nous entendons par là toutes celles et ceux d’entre nous qui, qu’iels soient chômeur·ses ou retraité·es, salarié·es ou indépendant·es, sont exploité·es ou exploitables pour le profit du capitalisme – possèdent cette force : si on croise les bras, le système ne tourne plus.

Nous sommes femmes, hommes, non-binaires, LGBTIQ+, mères et parent·es, racisé·es, blanc·hes, immigré·es, sans-papiers, valides, handi·es, mais nous sommes aussi employé·es, fonctionnaires, enseignant·es, ouvrièr·es, infirmièr·es, travailleur·ses du sexe, travailleuses chez nous dans le cadre du travail domestique, et cela nous donne beaucoup de pouvoir d’agir, car si on s’arrête, leur monde s’arrête.

Il le faut : les manifestations sont un bon début, mais elles ne suffiront pas. La seule chose qui manque à notre force est le coup d’envoi.

Alors ce 1er mai, le message des féministes révolutionnaires est simple : ça commence ici, ça commence maintenant. Si on s’organise, leur monde est fini. 

Le nôtre est à l’horizon.

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