La mobilisation contre la loi travail qui s’est lancée en mars 2016 a permis le développement d’un mouvement féministe à part entière. Dans plusieurs villes de France, des féministes ont organisé des assemblées générales (AGs), des actions, des cortèges en manif, ont animé des discussions collectives et ont réfléchi aux types de cadres féministes dans lesquelles ils et elles souhaitaient militer.
Sur Paris, une dynamique féministe travaillait à proposer une analyse des effets de la loi travail spécifiques aux femmes et aux minorités de genre. Elle s’est coordonnée autour deux AGs défendant globalement la même orientation: l’AG “Femmes et minorités de genre contre la loi travail” qui s’est tenue régulièrement dès début mars sur les facs franciliennes dont notre collectif est directement issu, et l’AG non-mixte “Femmes et travail”, qui s’est lancée fin avril à la Bourse du Travail.
Ces deux AGs ont dès le début défendu la même idée : ce que propose la loi travail, c’est ce que vivent déjà une bonne partie des femmes et minorités de genre précaires et travailleur·euse·s en France. Non seulement nous défendions l’idée que le féminisme devait prendre en charge les questions de domination et de violences économiques, mais nous affirmions que la domination économique constituait un socle fondamental pour une analyse féministe du monde.
Au cours du mouvement, notre AG a organisé deux meetings, invitant des femmes en lutte et en grève: salariées des hôpitaux, militante des quartiers populaires, travailleuse du sexe, infirmière de maison de retraite, factrice, militante pour le droit des chômeur/se-s, étudiantes, assistantes sociales, mères de famille…
Nous avons aussi co-organisé avec l’AG de Bourse du travail une journée de rencontres et d’échanges autour du travail des femmes: travail domestique, travail salarié, travail émotionnel…
Notre AG a également produit un lexique Queer et Féministe, ainsi qu’un site internet. Nous avons organisé des cortèges en manif avec l’AG de Bourse du Travail et le Pink Bloc, écrit des tracts, et surtout, nous avons défendu une orientation féministe au sein du mouvement contre la loi travail.
Voici quelques liens vers d’autres groupes féministes qui ont été actifs pendant le mouvement, parfois sur des bases politiques différentes:
Le blog de la commission FéminismeS de Nuit Debout Paris
Plusieurs des membres du collectif ont été à l’impulsion de la création de la commission FéminismeS de Nuit Debout, et plusieurs d’entre nous y avons été actif/ves à différents moments du mouvement.
La page Facebook du Collectif Féminismes de l’Université Rennes 2
Au cours du mouvement, nous avons cherché à tisser des liens avec les différents groupes féministes qui étaient actifs. Le collectif de Rennes 2 est l’un d’entre eux. Ils ont eu à faire face durant le mouvement à la très grave affaire de la mise en prison de personnes qui dénonçaient l’incroyable sexisme des publicités Bagelstein.
Nous encourageons tous les groupes à rendre accessible leurs productions et leurs bilans de mouvement si ce n’est déjà le cas !
Enfin, vous pouvez écouter ci-dessous une conférence introductive aux rapports entre “Genre et Travail”, qui a été faite à plusieurs reprises pendant le mouvement par une camarade de l’AG et du collectif, Miléna Younès-Linhard avec sa collègue anthropologue de la fac de Paris 8, Hélène Nicolas.
Et après le mouvement ?
Notre groupe Féministes Révolutionnaires est directement issu des AGs non-mixtes “Femmes et minorités de genre contre la loi travail” qui se tenaient sur les facs, quoique réunissant un milieu un peu plus large qu’uniquement étudiantE.
En septembre 2016, alors qu’une petite dynamique du mouvement persistait encore, nous avons écrit ce texte pour appeler à une réunion de création du collectif. Après quelques rencontres et plusieurs heures à débattre, le collectif s’est lancé ! 🙂
