Que fleurisse la résistrans

Pour la convergence des luttes face à l’extrême droite : appel à cortège à la Marche des fiertés 2025 avec le collectif Insurrection trans !

Que fleurissent partout nos résistances

Dans la transition, la PMA, l’avortement.
Dans le choix de nos propres modèles familiaux.
Dans la libre disposition de nos corps, dans le trop et le pas assez.
Dans la création d’espaces et de communautés en dehors du profit et de la logique marchande.
Dans les luttes de libération anti-impérialistes, pour la Palestine, pour l’Ukraine.
Dans le combat syndical et les grèves générales.
Dans la confiance et l’entraide, la solidarité, la camaraderie.
Dans l’euphorie de la célébration et celle de l’émeute.

Que dans les injures et les crachats, cette Pride trouve un regain de fierté

Echaudée par l’affiche antifasciste publiée par l’Inter-LGBT, Valérie Pécresse tourne le dos à la Marche des fiertés de Paris et la prive des subventions habituellement données par la Région Île-de-France. Qu’attendre d’autre de l’une des figures les plus reconnues de la Manif pour tous, et d’un camp à qui il ne fallait que le plus petit indice de position politique affirmée pour désavouer nos communautés ?

Comme il fallait s’y attendre, les Bolloré, les Bardella s’étouffent dans leur indignation. Nous le savions déjà : nous ne sommes pas du même camp. Notre fierté se trouve dans la lutte, pas sur un char Mastercard ni au défilé du 14 juillet.

Les célébrations de la Pride sont politiques. Le réaffirmer, c’est rappeler que notre libération ne viendra pas de la bienfaisance d’un capitalisme libérateur qui exploite les travailleur·euses précarisé·es et tire profit des guerres, des terres et de l’impérialisme. Elle naîtra du renversement de toutes les structures de domination.

Qu’il soit parvenu au pouvoir, comme aux Etats-Unis, en Hongrie, en Italie ou en Argentine, ou qu’il essaie encore de s’y hisser, comme en France ou en Allemagne, le camp fasciste se renforce. En Israël, il accomplit son projet génocidaire.

Le temps n’est plus à lisser nos positions politiques pour être assimilé·es au grand bain du capitalisme patriarcal.

Nos fiertés sont un combat. Nous nous ferons des ennemis : c’est bien. Ils choisissent leur camp, nous choisissons le nôtre.

Que nos ennemis sachent qui ils sont

Nous ne sommes pas dupes de ceux qui crient à la protection des femmes pour retirer des droits aux personnes trans, ni de ceux qui affirment protéger les communautés LGBTQI+ en commettant un génocide.

Nous ne sommes pas dupes des gouvernements aux politiques antisociales, sexistes, coloniales, validistes, islamophobes, carcérales, putophobes et transphobes.

Nous ne sommes pas dupes de ceux qui nous utilisent comme prétextes pour promouvoir des idéologies racistes.

Nous ne sommes pas dupes des politiques de criminalisation du travail du sexe aux dépens des droits et de la sécurité des travailleur·euses, ni des réformes qui nous autorisent à mourir pendant que les services publics et la sécurité sociale qui nous permettaient de vivre dignement sont démantelés.

Nous ne sommes pas dupes des grandes entreprises qui se font de l’argent sur notre dos et sur celui de travailleur·euses qu’ils exploitent et précarisent.

Nous ne sommes pas dupes de l’Etat policier et de la répression des jeunesses racisées et populaires, de la militarisation, du « réarmement démographique », des politiques natalistes tandis que recule l’accès au droit à l’avortement.

Nous vous voyons. C’est contre vous que nous nous battons.

« Qu’il vienne, le temps dont on s’éprenne »

Nos amours et nos identités ne sont pas seulement ce qui se passe dans l’intimité de nos chambres mais un mode d’existence. Puisqu’on nous bannit de la sphère des respectabilités, à nous de construire d’autres solidarités, d’autres familles, d’autres façons d’aimer, plus libres, hors de la structure hétéropatriarcale. A nous de construire des liens avec toutes les autres communautés opprimées, dont nous faisons partie aussi.